Le retour ou la réintroduction d’une espèce dans un territoire peut être source d’incompréhensions voire de conflits, comme le montrent, à différents degrés, les exemples du castor, du lynx ou encore du loup et de l’ours.
Dès lors, les démarches de protection ou de réintroduction d’une espèce nécessitent d’être accompagnées d’une stratégie qui prend en compte ces difficultés, en communiquant et sensibilisant les personnes avec des postures et des messages adaptés.
Le Vison d’Europe au regard de son statut « en danger critique d’extinction » fait l’objet d’un plan national d’action (PNA) d’une durée de 10 ans (2021-2031) coordonné par la DREAL (Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement) Nouvelle-Aquitaine et animé par l’OFB (Office Français de la Biodiversité) et le GRIFS (Groupe de Recherche et d’Investigation sur la Faune Sauvage).
A la différence des espèces citées précédemment, le Vison d’Europe est peu connu du public. De ce fait il est difficile de percevoir les représentations que les acteurs et citoyens ont de l’espèce.
Afin de penser de façon étayée une démarche de communication, de sensibilisation voire de dialogue vers les acteurs, l’Ifrée, en partenariat avec la chaire « Participations Médiation Transition citoyenne », a proposé un sujet de recherche pour un master 2 sur une enquête sociologique auprès des acteurs concernés. Axel Saleun, étudiant en Master 2 à Rennes, a ainsi rejoint l’équipe du projet pour une période de 6 mois.
Le projet expérimental que l’Ifrée conduit en 2025-2026 de manière partenariale avec l’OFB, la DREAL Nouvelle-Aquitaine, le GRIFS et les services éducatifs de 3 structures d’éducation à l’environnement (Zoodyssée, Charente-Nature, LPO) comprend deux dispositifs en lien avec le 3e PNA Vison d’Europe :
- Concevoir une stratégie éducative pour les publics concernés par l’espèce, le projet, sur l’ensemble du territoire identifié.
Ce dispositif s’appuie sur un premier repérage des acteurs concernés et des problèmes et questionnements remontés du terrain au sujet de la translocation de l’espèce. Ce travail préalable sera la base du choix des catégories d’acteurs particulièrement importantes à cibler. Une étude sociologique plus fine sera alors menée pour analyser leurs représentations et leurs préoccupations, permettant ainsi de valider ou d’invalider les hypothèses issues du travail préalable. Cette partie accompagnera le déploiement du 3e PNA, en mettant à disposition des préconisations de stratégie éducative pour les années à venir. - En parallèle, des supports de communication seront testés pour faciliter la translocation autour des sites concernés.
Cette démarche se fera lors de la phase d’expérimentation de la translocation qui démarre en 2025 en Nouvelle-Aquitaine : identification de quelques acteurs relais d’information prioritaires sur le territoire et, pour chacun, définition des intentions et des canaux d’information, puis des messages et des supports.
L’Ifrée souhaite, à travers ce projet, expérimenter des démarches visant à analyser comment une meilleure prise en compte des représentations et enjeux des acteurs d’un territoire permet d’accompagner un projet de conservation, par la conception d’une stratégie éducative et d’un plan de communication adaptés.