Un accompagnement « Eau, Jeunes et Territoire » pour les 9 centres de loisirs de La Rochelle !

logo-ejt-rvb-forme-arrondie-72dpi.gifDepuis plusieurs années, avec les soutiens de l’Agence de l’eau Loire-Bretagne et de la Région, l’Ifrée met en œuvre et anime le dispositif « Eau, Jeunes et Territoires » (EJT), qui vise à susciter et accompagner des projets éducatifs « hors » temps scolaires sur le thème de l'eau. C'est un cadre qui permet de nombreuses expérimentations : travailler avec des publics éloignés du thème, des organismes qui n'ont pas toujours de visée éducative sur la question, des associations sportives, faire un accompagnement collectif...

L’E.C.O.L.E de la mer est une structure accompagnatrice d'EJT et elle a saisi l’opportunité d’accompagnement qu’offre ce dispositif pour bâtir un projet avec la mairie de La Rochelle. En effet, dans le cadre de La Rochelle Territoire Zéro Carbone (LRTZC), la Ville développe une dynamique de formation des animateurs de ses 9 centres de loisirs aux questions environnementales. En 2022-2023, la thématique choisie était l’eau et ils s’étaient donc rapprochés de l’E.C.O.L.E de la mer.

Après plusieurs réunions de cadrage, les deux objectifs – faire monter en compétence les animateurs et faire advenir des projets avec les jeunes hors temps scolaire, sur le thème de l’eau – ont pu se combiner et aboutir à un projet d’une grande richesse pour les animateurs et pour les jeunes.

 

Comment s’est déroulé le projet ? Tiffany Gref, chargée de projet à l’ E.C.O.L.E de la mer, témoigne

Les séances se sont déroulées sous forme d’ateliers de 2 heures, programmés les mardis matin, sur le temps de réunion des équipes d’animation. Elles intégraient toujours un temps d’apport, mais devaient aussi permettre aux animateurs de se projeter sur le montage d’un projet avec les jeunes et accompagner cette mise en œuvre.

La 1re séance a permis de faire la présentation du projet, d’acquérir un minimum de culture commune sur le thème et de partir des représentations et des besoins de tous les partenaires.

Nous avons commencé par un photolangage pour faire exprimer les représentations du littoral et un brise-glace proposant de se placer sur un gradient en fonction de différentes affirmations comme « je me sens à l’aise dans la nature » par exemple.

Le temps d’apport a pris la forme d’un diaporama avec des échanges sur le vocabulaire à connaître sur les zones humides, le changement climatique, l’eau et le littoral…

En fin de séance, j’ai proposé de faire un focus sur les besoins. Nous avons travaillé en mode word café avec 3 groupes s’intéressant respectivement aux besoins des animateurs, à ceux du public (qu’ils ont vite différencié par catégorie d’âge) et à ceux des institutions. Les animateurs ont été surpris et un peu désarçonnés au démarrage par le fait qu’on les questionne sur leurs propres besoins. Il a fallu que j’explique « pour faire votre métier, vous sentir bien dans votre travail, vous avez besoin de quoi ? ». Finalement ils ont trouvé beaucoup de réponses, qui différaient en fonction des personnes : pour certains c’était : « ne pas m’ennuyer », « avoir de nouveaux projets » ; pour d’autres : « connaître les lieux », « avoir toujours le même groupe »…

 

La 2e séance s’est déroulée sur le terrain pour compléter les apports sur les thématiques de l’estran et de la laisse de mer notamment et les rendre plus concrets.

Elle a permis aux animateurs de mesurer que c’était accessible de faire découvrir ce milieu aux enfants, d’autant plus que je restais une ressource mobilisable s’ils avaient une question par la suite.

 

Lors de la 3e séance, en salle, nous avons repris les besoins identifiés et nous avons travaillé à établir les liens possibles avec la thématique de l’eau et du littoral afin d'aboutir à des idées de projets.

Nous avons utilisé pour cela la technique des chapeaux de Bono, qui consiste à regarder la situation en fonction de différents angles :

Le chapeau des faits, nous a fait lister les éléments de contexte : 9 centres de loisirs avec 1 à 2 animateurs par centre, 120 enfants de 3 à 12 ans potentiellement concernés, les contraintes (délai de réalisation de ce projet), etc.

Le chapeau de la créativité, nous a permis d’exprimer toutes les envies de façon débridée (visiter Océanopolis à Brest, construire une station météo, faire des micros-trottoirs, mettre en place un aquarium…). Nous avons étalé tous les post-it avec ces idées sur la table et les avons classés en fonction du type d’action (sorties, fabrication, jeux, sport…).

Le chapeau de l’optimisme a permis à chacun de voter pour l’idée qui lui plaisait le plus et le chapeau du pessimisme d’éliminer celles qui ne paraissaient pas faisables techniquement ou financièrement (la représentante de la mairie a pu nous éclairer sur ce point).

Nous constations que parmi les envies réalistes qui restaient en lice, il y avait plusieurs idées de projet et de création en fonction des centres. Pour ne pas perdre cette diversité, l’idée d’un événement inter-centres sur la thématique de l’eau a fait son chemin et a finalement recueilli l’unanimité. Elle permettait à chacun de faire sa propre création, adaptée à son public, et de la partager avec les autres en fin de parcours. Les centres avaient aussi envie d’un temps de rencontre et d’échange entre eux, avec leurs différents publics, car ces occasions sont rares. La journée mondiale de l’océan (8 juin) a d’abord été identifiée comme une date possible. LRTZC avait une manifestation une semaine plus tôt, appelée « la belle semaine », dans le cadre de laquelle cette journée pouvait également s’inscrire. C’est ce qui a finalement été décidé et l’idée de l’appeler « la belle journée » est arrivée dans la foulée.

 

Chaque centre a alors réalisé son projet en autonomie mais avec la possibilité de me contacter pour une aide ponctuelle.

La chargée de mission de la Ville a eu un rôle primordial durant ce temps de suivi à distance, m’informant de la progression de chacun et m’indiquant à quel moment il lui semblait utile que je revienne vers eux. Cela a grandement facilité le suivi des projets !

Dans l’un des centres le projet était suivi par 2 animatrices, dont l’une pratiquait une activité de théâtre avec les jeunes. Le projet s’était orienté vers la création de saynètes autour du thème de la surpêche. J’ai animé un temps dans le centre pour les aider à faire ressortir les idées des enfants. Je pouvais aussi apporter des éléments pour valider les arguments utilisés.

L’animatrice en question a quitté son poste avant la fin du projet et les enfants, prenant conscience qu’il faudrait jouer la scène devant tout le monde, ont finalement opté pour un autre projet avec la deuxième animatrice qui portait l’idée d’un aquarium d’eau de mer. Devant mes explications sur la nécessité de s’en occuper tous les jours, ils ont décidé de faire un faux aquarium avec des poissons dessinés que l’on pourrait pêcher, pour animer une pêche au trésor lors de la journée de regroupement. Le résultat était bluffant, avec des vrais rochers et de beaux dessins d’animaux marins. Ce centre a été très investi dans le projet. Les premières séances du projet EJT leur ont permis de prendre suffisamment confiance en eux sur la thématique pour organiser par eux-mêmes des visites de terrain complémentaires avec les enfants sur le thème de la pêche. Je leur ai donné des coordonnées d’acteurs et ils ont pu organiser les sorties sans moi. Ils sont allés chez un ostréiculteur et chez une restauratrice qui faisait elle-même la cueillette des algues qu’elle cuisinait et qui a fait participer les enfants à cette cueillette.

Les activités mises en œuvre pour être proposées lors de la journée de regroupement étaient d’une grande diversité : ramassage de déchets sur la laisse en différenciant ce qui est naturel et ce qui ne l’est pas avec les enfants de maternelle – qui ont ensuite été porter les déchets non naturels dans les bacs de plage à cet effet –, identifications d’oiseaux du bord de mer avec des jumelles, quiz, activité de land art… et même une course de relais avec une distance à parcourir, entre chaque relais, mise en lien avec la durée de rémanence dans l’environnement de certains matériaux trouvés sur la plage

La 4e séance a été consacrée à l’organisation logistique de la Belle Journée.

image ejt pierre meunié agglo la rochelle caJ’étais alors dans mon rôle d’accompagnement du montage du projet et nous avons été très soutenus par la collectivité. Celle-ci a notamment pu délimiter un secteur ombragé de la plage et le baliser avec des barrières pour le privatiser pour la rencontre. Les enfants étaient très fiers d’avoir un espace réservé sur la plage !

La Belle journée s’est déroulée le 31mai 2023, de 10h à 17h, sur la plage des Minimes.  Un discours d’ouverture a été prononcé par Roxane Burnel dans le cadre du rattachement à l’événement La Belle Semaine de LRTZC. 

Les 9 centres investis avaient installé 9 pôles sur cette zone proposant chacun leur activité au reste du groupe. Certains enfants restaient avec leur animateur sur le pôle pour faire vivre l’activité qu’ils avaient conçue et d’autres tournaient sur les différentes activités. Un pique-nique zéro déchet a offert une pause en milieu de journée.

 

Une dernière séance a permis de faire un débrief du projet et d'en tirer des perspectives.

Il en ressort notamment que les animateurs ont trouvé un réel intérêt à mixer les groupes d’enfants, d’âges et de quartiers différents lors de la journée de partage. D’ailleurs certains se connaissaient d’un groupe à l’autre et ont eu plaisir à se retrouver. Il est intéressant de constater que même les animateurs les plus éloignés des thèmes environnementaux et réticents aux sorties pour ne pas mettre leur public en difficulté, se sont prêtés au jeu et ont petit à petit vu l’intérêt de la démarche pour leur public.

Le projet a été une belle occasion de fédérer ce groupe de 10 animateurs très motivés et leur a donné des envies de poursuivre ! Ils sont déjà prêts à organiser « la belle rentrée », une journée pour se retrouver et échanger sur de nouveaux projets !

 

Le dispositif « Eau, Jeunes et Territoires » nous permet de sortir du modèle de la pure prestation d'animations et d’investir la posture d’accompagnement. C’est un des rares dispositifs qui nous offre cette possibilité et c’est très appréciable car c’est un axe que nous souhaitons développer : prendre le temps de travailler un projet en amont avec les partenaires, transmettre ses connaissances à des pairs, les accompagner vers plus d’autonomie dans leurs actions éducatives sur l’eau et être identifié et sollicité comme ressource sur la question. C'est aussi une façon d’engager une dynamique qui peut se poursuivre dans le temps.

 

 

Le dispositif « Eau, Jeunes et Territoires » est coordonné sur le terrain par le Graine Poitou-Charentes et le CPIE des Pays Creusois.

Pour toute information sur la façon de devenir structure accompagnatrice ou d'en bénéficier pour se faire accompagner, contactez-nous :

Annie Bauer, Ifrée, annie.bauer (@) ifree.asso.fr

Marie Mazens, Graine Poitou-Charentes, contact (@) grainepc.org

Amélie Bodin, CPIE des Pays Creusois, abodin (@) cpiepayscreusois.com

 

photos : © Pierre Meunié Agglo La Rochelle-CA

 

 

 

 

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