La REUT (Réutilisation des eaux usées traitées) est un processus qui permet un deuxième usage de l’eau usée traitée, en sortie de station d’épuration, avant son retour dans le milieu naturel.
Certaines collectivités souhaitent explorer cette nouvelle possibilité technique, à l’image de la cellule d’animation du PTGE Seudre (Projet de territoire pour la gestion de l’eau), accompagnée par l’Ifrée dans l’animation d’un groupe de travail sur la question : « À quelles conditions mettre en place la réutilisation d'eaux usées traitées sur le bassin versant de la Seudre (Charente-Maritime), pour un usage bénéfique aux milieux tout en étant économiquement viable ? » Une des recommandations identifiées par ce groupe de travail portait sur la communication et la sensibilisation sur ce que recouvre la REUT.
C’est pourquoi l’Ifrée a proposé de travailler à la création et au test de supports d’information et de sensibilisation à la question et aux enjeux de la REUT. Cette initiative a été lauréate de l’appel à projet Educ’Eau de l’Agence de l’eau Adour-Garonne, qui soutient donc sa mise en œuvre, ainsi que la Région Nouvelle-Aquitaine.
Le dispositif expérimenté (supports et trames d’animation d’ateliers) sera, à terme, mis à disposition de toutes les collectivités et acteurs associatifs qui pourraient en avoir besoin.
La démarche vise 2 publics prioritaires : les associations (de protection de l’environnement, d’éducation à l’environnement, de santé environnementale…) et les habitants concernés, soit parce qu’ils sont riverains d’un tel projet, soit parce que les sujets environnementaux ou le sujet de l’eau les intéresse particulièrement.
Dans un premier temps, l’Ifrée a mené une enquête auprès de 6 associations pour identifier les questions principales qu’elles se posaient sur ce sujet et travaillé à la réalisation de 3 affiches. Ces supports visent à donner des clés de compréhension sur :
- le processus de REUT, en présentant la question du devenir des eaux usées,
- la contextualisation de cette solution technique au côté d’autres solutions pour limiter le déficit quantitatif en eau sur certains territoires (aujourd’hui et à l’avenir),
- les limites de sa mise en œuvre ainsi que les questions qu’elle soulève.
Des ateliers-test ont été programmés, permettant d’affiner le travail engagé en lien avec les publics visés : un premier, réalisé pour le monde associatif, et un deuxième, à venir, à destination des habitants.
Le 5 avril 2024, nous avons donc expérimenté un atelier en direction des associations de protection de la nature et d’éducation à l’environnement. 8 associations ont répondu présentes, avec 11 participants, 4 intervenants (Simon Lassale de la CARA, Peggy Gautier de Eau17, Perrine Bouteloup et Jérôme Moncoucut de l’AEAG) et 2 animateurs de l’Ifrée. Cet atelier visait à tester une modalité d’animation pour instaurer un échange à partir des questions que se posent les représentants d’associations, en s’appuyant sur un premier jet de réalisation des affiches et sur les intervenants techniques présents. Il a permis d’éclairer l’intérêt des supports pour structurer et organiser les questionnements, les ajouts à prévoir et la complémentarité avec les interventions des spécialistes.
Le 30 juin 2024, un deuxième atelier-test sera proposé à destination d’un groupe d’habitants volontaires, à Saintes, en partenariat avec Terdev et Eau17. Il s’agira de voir comment, avec des habitants, la version complétée des supports répond à des questions qu’ils se posent sur la REUT et leur permet de mieux appréhender le sujet, y compris en se posant de nouvelles questions à ce sujet. (Si vous êtes un habitant de Saintes ou de sa périphérie, vous pouvez encore nous y rejoindre : inscription ici.)
Le sujet de la REUT reste une question émergente peu connue des publics, qui nécessite de de nouveaux outils permettant aux publics concernés d’explorer cette possibilité dans toutes ses dimensions afin d’envisager son usage le plus juste et adapté. L’Ifrée espère y contribuer à travers ce projet.